Prendre des médicaments contre la dysfonction érectile peut réduire le risque de maladie d’Alzheimer

Prendre des médicaments contre la dysfonction érectile peut réduire le risque de maladie d’Alzheimer

Cette étude s’est concentrée sur les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (PDE5), une classe de médicaments qui comprend le sildénafil (Viagra), le tadalafil (Cialis), le vardénafil (Levitra) et l’avanafil (Stendra). Ces médicaments sont bien connus pour leur capacité à traiter la dysfonction érectile en améliorant la circulation sanguine, mais ils peuvent également avoir des effets bénéfiques sur la santé cardiovasculaire et cognitive.

Cette étude a porté sur 269 725 hommes atteints d’un cancer de la prostate entre 2000 et 2017. un nouveau diagnostic de dysfonction érectile a été posé. Les personnes ayant des antécédents de troubles cognitifs ou de démence ont été exclues pour permettre une évaluation plus précise du risque de maladie d’Alzheimer. L’âge moyen des participants au début de l’étude était de 58,5 ans et la période médiane de suivi était de 5,1 ans. Durant cette période, 1 119 hommes ont reçu un nouveau diagnostic de maladie d’Alzheimer.

Au total, 749 hommes ayant pris des inhibiteurs de la PDE5 ont développé la maladie d’Alzheimer, ce qui représente une incidence de 8,1 pour 10 000 années-personnes à risque. En revanche, 370 hommes qui n’ont pas pris ces médicaments ont reçu un diagnostic de maladie d’Alzheimer, avec un taux d’incidence de 9,7 pour 10 000 années-personnes.

Lors d’un suivi médian, les hommes qui ont commencé à prendre des inhibiteurs de la PDE5 étaient significativement moins susceptibles de recevoir un diagnostic de maladie d’Alzheimer que ceux qui n’en prenaient pas. Plus précisément, les chercheurs ont découvert que les hommes prenant des inhibiteurs de la PDE5 présentaient un risque 18 % inférieur de développer la maladie d’Alzheimer, ce qui indique un rapport de risque de 0,82.

Dans la recherche médicale, un « risque relatif » (HR) est une mesure utilisée pour comparer le risque qu’un événement particulier se produise à un moment donné entre deux groupes. Ainsi, dans le contexte de cette étude, un HR de 0,82 signifie que le groupe prenant des inhibiteurs de la PDE5 avait un risque 18 % inférieur de développer la maladie d’Alzheimer par rapport au groupe ne prenant aucun médicament. Un FC inférieur à 1 indique une diminution du risque et un FC supérieur à 1 indique un risque accru.

Il est intéressant de noter que l’effet protecteur des inhibiteurs de la PDE5 dépendait de la dose. Les hommes qui ont reçu plus de 20 ordonnances de ces médicaments présentaient un risque encore plus faible de développer la maladie d’Alzheimer. Les personnes qui ont exécuté entre 21 et 50 ordonnances pour ces médicaments présentaient un rapport de risque de 0,56, et celles qui ont exécuté plus de 50 ordonnances avaient un rapport de risque de 0,65.

Les avantages cognitifs potentiels des inhibiteurs de la PDE5 sont également étayés par des études animales, dans lesquelles il a été démontré que le sildénafil améliore la mémoire et les fonctions cognitives, augmente la plasticité synaptique (c’est-à-dire l’adaptation des connexions des neurones du cerveau) et réduit les plaques amyloïdes, qui sont associés à la maladie d’Alzheimer. Le tadalafil a également eu des effets similaires dans les études animales. Cependant, l’extrapolation de ces résultats à l’homme reste un défi, et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces bénéfices en milieu clinique.

Une limite notée dans l’étude est le recours aux dossiers de santé électroniques et aux données sur les réclamations d’assurance, qui peuvent indiquer un sous-diagnostic ou un diagnostic erroné de la démence. Bien que les résultats soient prometteurs, les données doivent être interprétées avec prudence en raison de biais potentiels de diagnostic et de classification.

Compte tenu de ces limites, des études supplémentaires sont nécessaires pour étudier les mécanismes sous-jacents des inhibiteurs de la PDE5 réduisant le risque de maladie d’Alzheimer. Les auteurs de cette étude ont souligné qu’un essai contrôlé randomisé bien conçu est nécessaire pour établir une relation causale et considérer les inhibiteurs de la PDE5 comme une prévention potentielle de la maladie d’Alzheimer.

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